Tout savoir sur le névrome de Morton et son opération
Vous voulez tout savoir sur le névrome de Morton et son opération ? Le Dr Julien Lopez, chirurgien du pied et spécialiste du Morton, vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur cette pathologie.
Qu’est-ce que le névrome de Morton ?
Le névrome de Morton correspond à la compression d’un nerf de l’avant pied, le plus souvent chez la femme. Pendant longtemps, nous avons considéré le névrome de Morton comme une pseudo-tumeur d’où son nom. En réalité, cette souffrance est dû à la compression du nerf interdigital plantaire et à son épaississement. Le nerf chemine dans un tunnel formé par les os et les parties molles. On ne connaît pas exactement les causes du syndrome de Morton et sa chirurgie mais on pense que lors de la marche, le nerf est comprimé de manière répétitive à l'origine d'une inflammation. Au niveau de l’avant pied, les nerfs interdigitaux assurent la sensibilité des orteils. Ils passent dans un canal fibreux étroit et cheminent juste sous les têtes métatarsiennes. Lorsqu’ils se retrouvent coincés pour des raisons diverses (chaussures étroites, anomalie du pied), le nerf s’irrite et gonfle : c’est la maladie de Morton pour une opération. Bien que nous savons que le nerf est comprimé, les mécanismes de formation d’un névrome de Morton restent flous. On pense qu’il s’agit d’un syndrome canalaire un peu comme le syndrome du canal carpien à la main.
Comment reconnaître le névrome de Morton ? Quels sont les symptômes du névrome de Morton ?
Le symptôme principal est la douleur : elle est violente et parfois décrite comme une sensation de coup de couteau ou de décharge électrique. Habituellement localisée sous le pied, la douleur peut diffuser dans les orteils, sur le dos du pied ou en direction de la cheville. Le syndrome de Morton entraîne des douleurs vives à type de décharges électriques ou de brûlures lors de la marche ou de la station debout prolongée. Les patients décrivent souvent la sensation de marcher avec un cailloux dans la chaussure. Les douleurs du Morton siègent à la face plantaire du pied (métatarsalgie) au niveau de la base des orteils. Le syndrome de Morton est habituellement localisé dans le 3ème espace inter-métatarsien (entre le 3ème et le 4ème orteil). Dans 20% des cas, il se développe de manière bilatérale et touche les 2 pieds. Des signes cliniques sont parfois associés comme une hypoesthésie (diminution de la sensation) ou des paresthésies (fourmillements).
Lors de la marche, on peut assister à de véritables crises douloureuses obligeant le patient à se déchausser, parfois même dans la rue. Lors de ces crises, le fait de se déchausser et de se masser le pied diminue les douleurs.
Comment faire le diagnostic d'un syndrome de Morton ?
Si vous pensez souffrir de cette pathologie, il faudra consulter un spécialiste du syndrome de Morton. Le diagnostic de syndrome de Morton est clinique.
Lors de la consultation, le chirurgien du pied Morton examinera la sensibilité des orteils et cherchera à localiser la douleur. Le chirurgien cherchera à mettre en évidence l’épaississement du nerf grâce au test de compression de Mulder. Ce test consiste à pousser le nerf entre les têtes métatarsiennes puis avec l’autre main, on réalise une manœuvre de compression transversale de l’avant pied pour obtenir un ressaut. Quelquefois, ce ressaut est audible sous la forme d’un claquement et reproduit les douleurs caractéristiques ressenties habituellement par le patient. La palpation de la base des orteils est souvent douloureuse. La présences de ces signes évoquent fortement le diagnostic de syndrome de Morton.
Un bilan radiographique est réalisé pour rechercher des facteurs favorisants ou éliminer d’autres causes de douleurs. L’examen de référence pour faire le diagnostic reste l’échographie qui précise la localisation, l’épaississement du nerf et la taille du névrome. On peut également réaliser une IRM mais c’est un examen moins fiable : quelquefois cet examen est négatif mais cela n’élimine pas le diagnostic (faux négatifs).
Comment soigner un syndrome de Morton ?
Le traitement initial de la maladie de Morton est toujours médical avec une adaptation du chaussage : il faut privilégier des chaussures souples et larges. La confection de semelles avec un appui rétro-capital peut également apporter un soulagement. Des séances de kinésithérapie peuvent être prescrites en fonction des cas. Les infiltrations de corticoïdes apportent quelquefois un soulagement avec une efficacité limitée dans le temps.
Lorsque le traitement médical ne suffit pas à soulager les douleurs, il faut parfois penser à opérer un névrome de Morton.
Quelle est l’évolution du névrome de Morton sans traitement ?
Il est impossible de prévoir l’évolution de la douleur en l’absence de traitement. Le névrome de Morton peut guérir spontanément ou s’aggraver avec le temps entraînant des douleurs et rendant le chaussage de plus en plus difficile.
Pour limiter le risque d’aggravation de la symptomatologie, il est essentiel de traiter dès l’apparition des premiers symptômes et de consulter un chirurgien spécialiste du morton.
Pourquoi avoir besoin d’une opération pour le névrome de Morton ?
Il est nécessaire de savoir si une opération du névrome de Morton est nécessaire.
Souvent, le névrome de Morton a tendance à s’aggraver avec le temps. Lors de la marche, chaque pas effectué représente une agression qui irrite le nerf interdigital. Le port de chaussures étroites et les talons aggravent la symptomatologie. Si vos douleurs persistent depuis plusieurs mois et que vous pensez souffrir de cette pathologie, il est nécessaire de consulter un spécialiste du névrome de Morton afin de proposer une prise en charge adaptée.
Tout savoir sur l'opération du syndrome de Morton : le névrome de Morton et sa chirurgie
On vous explique tout sur l’ opération du syndrome de Morton.
Dans certains cas la gêne fonctionnelle persiste malgré le traitement médical : on peut discuter d’une intervention chirurgicale. Pour choisir la technique opératoire,le chirurgien aura préalablement préciser certains éléments en consultation. Le choix de la technique et l’appréciation des gestes à réaliser est laissé au chirurgien en fonction de la gravité de l’atteinte et de la complexité de l’intervention.
Le principe du traitement chirurgical repose soit sur la libération du nerf (neurolyse) soit sur la résection (neurectomie ou névretomie) du nerf. Le choix de la technique dépend de la taille du Morton.
L’intervention se déroule habituellement en ambulatoire (durée d’hospitalisation d’une journée). Cependant pour des raisons diverses, il est possible de prévoir quelques jours d’hospitalisation en fonction de votre situation sociale et de vos maladies associées.
Vous devrez réaliser la consultation pré-anesthésique obligatoire avec l’anesthésiste. Au décours de cette consultation, l’anesthésiste vous expliquera les modes d’anesthésie possibles en fonction de vos pathologies associées et du geste opératoire prévu. Si besoin, il adaptera votre traitement avant et après l’intervention et pourra prescrire des anticoagulants, des antalgiques, des anti-inflammatoires ou autres.
Plusieurs types d’anesthésie sont possibles : vous pourrez bénéficier d’une anesthésie locale ou locorégionale signifiant que seule votre jambe sera désensibilisée : c’est la plus fréquente. L’anesthésie générale est également une solution si vous préférez dormir.
Le choix de la technique et l’appréciation des gestes à réaliser est laissé au chirurgien en fonction de la gravité de l’atteinte et de la complexité de l’intervention.
- Avant l’opération d’un syndrome de Morton : vous serez installé sur un brancard puis emmené en salle de pré-anesthésie. L’anesthésie locorégionale sera réalisée avant la rentrée en salle d’opération.
- L’installation au bloc : vous serez installé en décubitus dorsal c’est-à-dire sur le dos
- Le garrot : Pendant toute la durée de l’intervention, un garrot est habituellement placé au niveau de la cheville pour éviter les saignements.
- L’incision : l’incision mesure de quelques millimétriques avec la technique percutanée (chirurgie mini-invasive ou micro-invasive) jusqu’à 2 cm avec la technique dite « à ciel ouvert ».
- Le geste chirurgical
- La neurolyse : La neurolyse est proposée lorsque la taille du névrome de Morton est petite. Cette technique chirurgicale mini-invasive permet de libérer le nerf en sectionnant le ligament profond transverse inter-métatarsien. Elle est pratiquée avec des instruments spécifiques par une courte incision de quelques millimètres entre les orteils). Lorsque l’épaississement nerveux est important, la technique percutanée pour opérer un morton à un taux d’échec important et il est préférable de réaliser une neurectomie.
- Neurectomie :
La névrectomie (ou neurectomie) consiste à retirer chirurgicalement le nerf responsable des douleurs. Elle est pratiquée par une courte cicatrice de 1 à 2 cm entre les orteils sur le dos du pied. La conséquence de cette technique est une perte de la sensibilité des orteils en miroir souvent bien tolérée, qui récupérera partiellement avec le temps et pas toujours complètement. Dans les 2 mois qui suivent l’intervention, il est fréquent d’avoir la sensation d’avoir une boule sous le pied (hématome post-opératoire).
- Le temps opératoire : la durée du geste chirurgical est relativement courte en général de 30 minutes. L’intervention peut être plus longue en cas de gestes associés ou de difficultés opératoires.
- Le matériel : aucun matériel n’est nécessaire.
- En fin d’intervention : le chirurgien réalise un pansement.
Il est important de noter que le chirurgien peut faire face à une situation imprévue ou inhabituelle imposant des actes différents que ceux prévus initialement. Dans ce cas, le chirurgien vous expliquera les difficultés rencontrées et les gestes réalisés dès votre réveil ou retour en chambre.
Quelles sont les suites opératoires ?
L'appuiIl n’y a pas d’immobilité après une opération de Morton, l’appui est autorisé immédiatement. Il se peut que votre chirurgien vous ai prescrit une chaussure thérapeutique pour marcher. Cette chaussure n’est pas indispensable, elle sert uniquement à diminuer les douleurs et à favoriser la marche et le confort. Vous pouvez vous rechausser classiquement dès que vous vous en sentez capable. Des cannes peuvent être utiles les premiers jours pour faciliter la marche.
Pansement et soins à domicileDes soins de pansements sont nécessaires pendant une quinzaine de jours. Pensez à contacter une infirmière pour organiser la réfection du pansement dans les 2 jours qui suivent l’intervention.
L'oedèmeL’œdème n’est pas une complication et c’est un phénomène fréquent après une telle opération. Pour limiter le gonflement et l’œdème du pied, il est recommandé de limiter ses déplacements les premiers jours, d’appliquer de la glace et de garder la jambe surélevée lorsque vous êtes au repos. Ne restez pas debout, immobile et sans marcher.
Les traitements médicamenteuxEn fonction de vos antécédents, de vos comorbidités et de votre autonomie, l’anesthésiste peut prescrire un traitement anticoagulant par injection (voie sous-cutanée) ou par voie générale (per-os). Ce traitement permet de prévenir l’apparition d’une phlébite c’est-à-dire la formation d’un caillot dans les veines.
Il est fortement conseillé de prendre les antalgiques prescrits de manière systématique pendant les 2 jours qui suivent la chirurgie.
La kinésithérapieLa kinésithérapie n’est pas systématique, son utilité sera évaluée par le chirurgien lors de votre première consultation postopératoire. Afin d’accélérer la récupération fonctionnelle et la fonte de l’œdème, l’auto rééducation est capitale. Si nécessaire, des séances de kinésithérapie vous seront prescrites lors de votre premier RDV postopératoire.
La conduite et arrêt de travailLa conduite automobile est interdite pendant 3 semaines (sauf si vous avez été opéré du pied gauche et que vous avec une voiture automatique). La durée moyenne d’arrêt de travail est de 30 à 60 jours en fonction de votre activité professionnelle.
Les activités sportivesLa reprise de la natation et du vélo est permise à partir du 1er mois et la reprise des autres activités à partir du 2ème mois post-opératoire.
Le suivi post-opératoireDeux rendez-vous post-opératoires sont nécessaires : au 21ème jour puis à 60 jours après l’opération. Aucune radiographie n’est nécessaire.
En cas de questionsLors de l’opération, la secrétaire vous remettra une feuille de consignes avec le numéro de téléphone portable du Dr Lopez. Pour toute question complémentaire ou en cas de problème vous pouvez le contacter ou appeler son secrétariat.
En conclusionL’opération du syndrome de Morton est une procédure chirurgicale ambulatoire efficace. L’appui est autorisé immédiatement et aucune immobilité n’est nécessaire.
Le traitement chirurgical donne 90% de bons résultats. Toutefois des douleurs résiduelles perdurent dans de rares cas : elles restent discrètes et non handicapantes.
Quelles sont les complications d'une opération du syndrome de Morton ?
La liste des complications suivantes n’est pas exhaustive mais les complications les plus fréquentes sont mentionnées.
Toute chirurgie du pied de névrome de Morton expose à des complications à la fois communes et spécifiques au type d’intervention réalisée. Ce risque est variable d’un individu à l’autre en fonction de son âge, des comorbidités (HTA, diabète, mauvais état cutané…) ainsi qu’en fonction de son mode de vie (tabac, alcool, pratique d’une activité sportive).
Certaines complications peuvent être prévenues par des mesures simples telles que :
- le respect des consignes postopératoires.
- l’arrêt du tabac.
FAQ
Qu’est-ce qu’un syndrome de Morton ?
Le syndrome de Morton est une compression nerveuse du pied qui touche souvent la femme. Il entraine des douleurs à types de décharges électriques ou de brûlures lors de la marche ou de la station debout prolongée. Le syndrome de Morton est habituellement localisé dans le 3ème espace inter-métatarsien (entre le 3ème et le 4ème orteil). Dans 20% des cas, il se développe de manière bilatérale et touche les 2 pieds. Des signes cliniques sont parfois associés comme une hypoesthésie (diminution de la sensation) ou des paresthésies (fourmillements).
Quel spécialiste pour traiter un syndrome de Morton ?
Si vous avez des douleurs de type névromateuses, vous pouvez consulter votre médecin traitant, un podologue ou chirurgien spécialiste du Morton. Quel que soit le spécialiste que vous consultez, le traitement médical et non chirurgical est toujours indiqué en première intention. En cas d’échec vous pouvez consulter le Dr Lopez, chirurgien du morton, qui vous proposera une opération de morton à Nice (Depuis 2021, le Dr Lopez ne pratique plus les opérations de Morton à Monaco car il a arrêté son activité. Il opère exclusivement à la clinique Saint George à Nice).
Comment soigner un syndrome de Morton ?
Le traitement initial est toujours médical : semelles, kinésithérapie, adaptation du chaussage et infiltrations de corticoïdes.
En quoi consiste l'opération du syndrome de Morton ?
L’intervention pour opérer un Morton est pratiquée en ambulatoire sous anesthésie loco-régionale (ALR). La chirurgie se fait par une technique mini-invasive ou percutanée par des petites incisions. L’objectif est la libération du nerf ou son exérèse complète (névrectomie ou neurectomie). Après l’opération, la marche est autorisée immédiatement.
Comment de temps prend l’opération pour un syndrome de Morton ?
En moyenne, une opération d’un syndrome de Morton dure 30 à 60 minutes.
Quelle douleur ressent-on lors de l’opération d’un syndrome de Morton ?
La chirurgie d’un syndrome de Morton est peu douloureuse. Immédiatement après l’opération, la douleur n’est pas ressentie car le pied reste endormi plusieurs heures. Ensuite, les antalgiques prescrits par l’anesthésiste soulagent correctement.
Quelle est l’anesthésie lors de l’opération d’une bunionette ?
Vous devrez réaliser la consultation pré-anesthésique obligatoire avec l’anesthésiste. Au décours de cette consultation, l’anesthésiste vous expliquera les modes d’anesthésie possibles en fonction de vos pathologies associées et du geste opératoire prévu. Si besoin, il adaptera votre traitement avant et après l’intervention et pourra prescrire des anticoagulants, des antalgiques, des anti-inflammatoires ou autres.
Plusieurs types d’anesthésie sont possibles : vous pourrez bénéficier d’une anesthésie locale ou locorégionale signifiant que seule votre jambe sera désensibilisée : c’est la plus fréquente. L’anesthésie générale est également une solution si vous préférez dormir.
Quelle est la période d’immobilité après une opération pour un syndrome de Morton ?
Aucune immobilité est nécessaire. La conduite automobile et la reprise de l’activité professionnelle sont possibles après quelques jours.
Ai-je le droit de conduire après une opération pour un syndrome de Morton ?
Aucune contre-indication chirurgicale s’oppose à la conduite automobile. Si vous avez le droit de marcher, vous pouvez appuyer sur une pédale sans risques. Vous avez le droit de conduire un véhicule motorisé dès que vous vous en sentez capable. Pensez à vérifier auprès de votre assurance que vous êtes couvert après une opération.
Peut-on opérer les 2 pieds en même temps ?
Non il n’est pas possible d’opérer les 2 pieds en même temps. On peut cependant opérer 2 névromes de Morton sur un seul pied et par une seule et même incision. En revanche, il est possible d’opérer les 2 pieds à 15 jours d’intervalle.
Quel est le prix d’une opération pour un syndrome de Morton ?
Le prix d’une intervention varie en fonction de l’état clinique du patient et des gestes à réaliser. La sécurité sociale prend en charge les frais de l’opération. Le remboursement des compléments d’honoraires dépend de votre contrat mutuelle. Le restant à charge moyen après remboursement par votre mutuelle est de 300€.